Alerte Varroas – Tests de résistance du varroa

Mauvaise nouvelle : Plusieurs apiculteurs professionnels et amateurs nous signalent des effondrements de population après un traitement de plus de 8 semaines avec Apivar. Pour ceux qui ont utilisé cette molécule (amitraze), il est impératif de bien regarder les colonies pour voir s’il n’y a pas d’abeilles sans ailes ou avec des abdomens raccourcis.

Bien que l’on soit tard dans la saison et pour éviter au maximum des mortalités durant l’hiver, il est conseillé de faire un traitement à l’acide oxalique (du type Varromed ou Oxybee) même s’il y a encore un peu de couvain.

Il faut retirer les lanières APIVAR et prévoir de traiter avec Varromed  en 3 applications à 7 jours d’intervalle.

Pour mémoire,  l’Oxybee en une seule application.

Pour le Varromed, un traitement complémentaire en décembre .

Il semble que le varroa résiste de plus en plus au traitement Apivar. Un apiculteur a fait un contrôle avec de l’acide oxalique et il est tombé un grand nombre de varroas (plusieurs centaines).

Si vous avez constaté la même chose sur vos ruches, merci de le signaler au GDSA39 qui fera remonter l’information à la FNOSAD et au laboratoire qui fabrique les lanière

 

2 – PROTOCOLE DE PRELEVEMENT ET PRINCIDE DE TEST DE LA RESISTANCE DU VARROA A L’AMITRAZE ET AU TAU-FLUVALINATE

Sous l’égide de la section apicole du Groupement de Défense Sanitaire Bourgogne Franche-Comté (GDS BFC) avec le laboratoire APINOV partenaire, le gdsa 39 a participé au protocole supra. Ces tests sont réalisés dans le cadre d’un projet de recherche en partenariat avec l’Institut de Recherche sur la Biologie de l’Insecte (IRBI) et l’ANSES. L’objectif de ce test est d’évaluer la sensibilité des varroas aux substances acaricides dans le cadre de la lutte contre Varroa, en pré- traitement et en post-traitement.

Deux ruchers par département ont été retenus parmi des apiculteurs volontaires et sur chaque rucher, il a été procédé au prélèvements de 4 morceaux de couvain répartis sur 2, 3, ou 4 ruches avec suffisamment de Varroas ; Au total, chaque département a fourni 8 morceaux de couvain. La période de prélèvement du couvain a été prescrit entre le 1er et le 31 août pour disposer d’un nombre maximum de varroas, avant traitement.

21 – Confirmant les observations pertinentes d’une majorité d’apiculteurs du Jura, les résultats de ces prélèvements pour le département du Jura ont révélé :

  • pour le 1er rucher -source gdsa39-, une résistance forte à l’amitraze comme au tau-fluvalinate.
  • Pour le second rucher- source  gdsa39-, une résistance forte à l’amitraze et une résistance modérée au tau-fluvalinate

– Une publication dédiée à cette analyse sera diffusée ultérieurement –

22 – Information complémentaire. Extrapolation des résultats de laboratoire sur le terrain

Résultats de ces prélèvements réalisés dans 2 ruches du département du Jura : Lien >  gds bfc gdsa39 analyses prélèvements couvain résistance varroa à l’amitraze et au tau fluvalinate

Les pourcentages de mortalité à la CL90 (l’étude de ces populations permet de définir une concentration à laquelle 90 % des varroas sont tués ; concentration létale à 90 % soit CL90), en laboratoire ne correspondent pas directement à l’efficacité mesurée sur le terrain. En effet, les concentrations d’amitraze ou de tau-fluvalinate utilisées en laboratoire ne correspondent pas à la quantité de substance active présente dans les traitements utilisés sur le terrain. Une étude de 1998 (Trouiller) montre la relation entre les résultats en laboratoire et sur le terrain.

La courbe de TROUILLER mérite une explication : la courbe bleue est l’efficacité labo et la marron est l’efficacité terrain – Exemple si 40 % d’efficacité en labo, l’efficacité terrain sera de 77-78 % ; (Cf. résumé des résultats annexés).

Nota. Au sein d’un même rucher, il n’y a pas de variation significative de la sensibilité des populations de varroas entre chaque ruche (résultats en cours de publication). Une population de varroas testée sur une ruche peut donner une information sur la sensibilité des varroas de l’ensemble du rucher (source – Etude réalisée en Auvergne-Rhône Alpes 2019 – fiche n°SANIT-28-2020)