Ressource et nombre de ruches, une question importante pour l’apiculteur !

logo fnosadImportance de la ressource dans le choix d’un emplacement pour installer des ruches et surtout combien peut-on en mettre pour garantir une alimentation en pollen suffisante et variée toute la saison ?.

– Article extrait de « La Santé de l’Abeille » sur l’importance du pollen pour les abeilles :

Des ressources polliniques insuffisantes, en quantité et en qualité, ou un nombre de ruches trop important sur une zone de butinage, génèrent une carence en protéines chez les abeilles. Celle-ci peut déboucher sur un cannibalisme du couvain ou des colonies faibles et immunodéprimées. « La Santé de l’Abeille », dans son numéro 314, présente le rôle des protéines et acides aminés, ainsi qu’un état des lieux des choix disponibles pour compenser les manques des pollens, tout en rappelant que ces alternatives ne sont pas exemptes d’inconvénients ou de risques.

Pour se développer, survivre et se reproduire les abeilles, comme les autres animaux, ont besoin d’un régime alimentaire riche et équilibré en de nombreux nutriments, notamment en acides aminés qu’elles trouvent dans les protéines. Le pollen est la principale source de protéines pour les abeilles. Cependant, la disponibilité durant l’année et la variété des ressources indispensables aux colonies d’abeilles sont fortement altérées par les pratiques agricoles et le changement climatique avéré. Pour faire face aux périodes de disettes et au manque de diversité de pollen, les propositions commerciales de produits protéinés se multiplient, mais faire le bon choix pour l’apiculteur n’est pas toujours simple.

L’objectif de l’article de « La Santé de l’Abeille » est de présenter les besoins et le rôle des protéines pour les abeilles. Certaines protéines jouent un rôle important dans les défenses contre les virus et les infections microbiennes. D’autres ont un rôle dans les fonctions cérébrales telles que l’apprentissage, la mémoire et le comportement social. L’abeille durant sa période de nourrice consomme environ 60 mg de protéine pour pouvoir fabriquer de la gelée royale pour l’alimentation de la reine et la nourriture des larves.

Au total, une colonie consomme environ 6 Kg de protéine par an, soit en moyenne 30 kg de pollen contenant environ 20 % de protéines. Les pollens ne sont pas tous identiques et ce sont leurs diversités qui permettent aux abeilles de ne pas avoir de carence en acides aminés.

L’abondance et la diversité des pollens ont un impact direct sur la santé et la durée de vie des abeilles. Des abeilles bien nourries en pollen vivent en moyenne 15 jours de plus que les abeilles carencées.

Les carences en protéines sont essentiellement d’ordre environnemental et saisonnier : emplacement du rucher, ressources polliniques insuffisantes en quantité et en qualité, nombre de ruches trop important.

  • A la fin de l’hiver : le démarrage des colonies en janvier / février se fait sur les réserves de pollen qui doivent être importantes en automne.
  • Au printemps : une carence en protéines peut apparaitre lors d’un printemps froid ou pluvieux ; Les stocks de protéines sont consommés en 3 ou 4 jours. Une colonie peut rapidement basculer de développement rapide vers le cannibalisme, ce qui se traduit par du couvain en mosaïque.
  • En fin été : la chaleur, les périodes de sécheresse entrainent une absence de floraison et de rentrée de pollen à un moment important. En effet les larves qui donneront des abeilles d’hiver seront carencées et leur durée de vie ne sera pas suffisante pour relancer l’élevage de printemps.

Pour en savoir plus : lire absolument le pertinent article de M. François PERRIN dans le n° 314 de « La Santé de l’Abeille ».