2023 – Année de l’alternance –

     Mise en place d’une stratégie de lutte collective contre la varroose. Il est établi que Varroa destructor développe les phénomènes de résistance aux produits vétérinaires. Tous les apiculteurs doivent être convaincus de la nécessité de traiter le plus tôt possible à l’issue de la miellée et il est conseillé de faire  un traitement hivernal à l’acide oxalique, selon le niveau d’infestation. 

Quelques repères (extraits guide) – Cliquer le lien pour le guide FNOSAD « Varroa & Varroose » >  https://fnosad.com/fiches-pratiques/guide_fnosad_varroa_et_varroose.pdf

  • Un seul rucher fortement infesté dans un secteur ou une seule colonie fortement infestée dans un rucher peuvent être à l’origine d’une (re) contamination de nombreuses colonies à proximité. 
  • De même, la dérive des ouvrières et le pillage provenant d’une ruche non traitée permet une ré-infestation des colonies déjà traitées . Ces possibilités de dispersion du Varroa Destructor le rendent redoutable. 
  • De même, l’infestation par le varroa pendant le développement des mâles peut nuire à leur capacité de reproduction. Les mâles issus des colonies fortement infestées ont un potentiel de reproduction diminué…. pouvant impacter la qualité de fécondation des reines.

Ce constat édicte de fait un principe de solidarité pour une démarche collective du traitement de nos ruches, de toutes nos ruches et dans tous nos ruchers. 
Une réalité. Ne pas traiter sa ou ses ruches  impacte les ruches et les ruchers avoisinants. 

A l’instar d’autres structures apicoles,  le gdsa39 lance, pour l’ensemble des apiculteurs du Jura, une stratégie de lutte collective contre la varroose.

Sur les 11 traitements bénéficiant en France d’une AMM (autorisation de mise sur le marché), ceux utilisant des lanières ont une grande facilité d’utilisation. Ainsi APIVAR® et APITRAZ® (substance active amitraze) sont les traitements les plus appliqués, et depuis de nombreuses années, par la majorité des apiculteurs professionnels, pluri actifs et de loisirs pour lutter contre les varroas. 

Important.

  • L’utilisation de médicaments provenant de l’étranger même s’ils ont une AMM dans leur pays, n’est pas autorisée en France. Une AMM nationale est obligatoire.
  • Attention aux achats de traitements, par internet, sur des sites ne présentant aucune garantie ni renseignement sur la fiabilité, la composition, l’innocuité et l’efficacité des produits.
  • Ne pas utiliser simultanément plusieurs médicaments de différentes molécules.

Comme au niveau national, les tests réalisés dans le Jura, par l’ADA BFC et le GDS BFC en partenariat avec le gdsa39,  grâce à des apiculteurs volontaires, montrent que l’application répétée d’une même substance active, en l’espèce l’amitraze, crée des populations de varroas avec une résistance de plus en plus forte à cette molécule, abaissant d’autant l’efficacité du traitement. Il y a donc nécessité en matière de lutte antiparasitaire de pratiquer une alternance, de changer de molécules dans l’utilisation des différents acaricides, soit sur une même année, soit sur un rythme annuel ou pluriannuel. 

  • Le gdsa39 recommande pour 2023 aux apiculteurs ayant utilisé les lanières APIVAR® et/ou APITRAZ® depuis plus de 3 ou 4 années, voire plus, de changer la molécule utilisée -amitraze- pour privilégier pour cette année, par exemple, les lanières APISTAN® (substance active tau fluvalinate) ou les lanières BAYVAROL®, substance active fluméthrine (ce traitement pour 5 ruches est conditionné sous forme d’une boîte de 5 sachets individuels de 4 lanières, permettant de n’utiliser que le nombre de sachets prévisibles) ; ces 2 molécules étant de la même famille des pyréthrinoïdes.
  • A l’inverse, prenant en compte que les substances de la famille des pyréthrinoïdes (tau fluvalinate, fluméthrine) ne doivent d’ailleurs n’être utilisées qu’une fois tous les 3 ou 4 ans. Les apiculteurs ayant utilisé en 2022 APISTAN® ou BAYVAROL® devront impérativement changer la molécule pour reprendre APIVAR®ou APITRAZ® ou d’autres traitements à base d’acide oxalique, type API-BIOXAL® VARROMED® ou OXYBEE®…

De même, Il est impératif de faire régulièrement des contrôles du niveau d’infestation, par observation de la mortalité naturelle de varroa. Pendant la saison apicole, au-delà de 10 varroas/jour sur le tiroir  graissé et glissé sur fond de la ruche, il faut traiter sans attendre (en absence de hausse). L’utilisation de fonds grillagés devient nécessaire sur le plan sanitaire.

Une méthode de lutte en 2 phases, après la récolte, est conseillée selon les résultats du comptage.

– Phase 1 : Traitement pour détruire un maximum de varroa avant la naissance des abeilles d’hiver .

  • Il doit être réalisé le plus tôt possible après la dernière récolte d’été. Ce traitement a pour but d’abaisser le seuil d’infestation des colonies pour éviter qu’elles ne s’écroulent, et permettre à la colonie de produire des abeilles d’hiver sans varroa.

– phase 2 : traitement en période hors couvain (si contrôle varroa positif

  • Si, après le premier traitement,  les chutes de varroa sont supérieures à 3 varroas par 24 h, un deuxième traitement doit être appliqué en fin d’automne ou début d’hiver lorsqu’il n’y a pas de couvain . L’objectif est d’assurer un bon hivernage des colonies et de réduire la population d’acariens à un niveau le plus bas possible pour qu’au printemps elle n’atteigne pas un niveau trop élevé avant le traitement de fin d’été. 
  • La substance la plus appropriée pour ce traitement, en raison de sa grande efficacité en l’absence de couvain, est l’acide oxalique. Il existe plusieurs médicaments qui en contiennent et qui peuvent donc être utilisés à cette période (en dégouttement ou en sublimation) en respectant les précautions pour l’utilisateur (protection indispensable) et pour les abeilles.

Estimer l’infestation par le varroa semble maintenant une démarche incontournable pour une gestion raisonnée du parasite. Faire un suivi régulier du taux d’infestation des colonies permet d’en connaître plus précisement l’évolution et de limiter les erreurs d’estimations liées aux incertitudes de chaque méthode.

– Vos indicateurs : 1 comptage (par sondage) avant traitement, pendant le traitement et à l’issue du traitement –